Le diagnostic de performance énergétique (DPE) : un outil essentiel pour la transition énergétique

La lutte contre le réchauffement climatique et la nécessité de réduire notre empreinte carbone sont aujourd’hui des enjeux majeurs pour notre société. Dans ce contexte, le diagnostic de performance énergétique (DPE) est un outil essentiel pour évaluer la consommation d’énergie des bâtiments et mettre en place des mesures d’amélioration. Cet article vous présente les principaux aspects du DPE, son cadre réglementaire, son contenu et ses enjeux, ainsi que les perspectives d’évolution.

Qu’est-ce que le diagnostic de performance énergétique ?

Le diagnostic de performance énergétique est un document qui renseigne sur la consommation d’énergie d’un logement ou d’un bâtiment tertiaire, ainsi que son impact sur l’environnement en termes d’émissions de gaz à effet de serre. Le DPE est ainsi un indicateur clé pour évaluer la performance énergétique d’un bien immobilier et orienter les choix des particuliers et des professionnels en matière de rénovation énergétique.

Établi par un diagnostiqueur certifié, le DPE comprend deux étiquettes : l’étiquette énergie, qui classe le bien selon une échelle allant de A (très performant) à G (peu performant), et l’étiquette climat, qui indique les émissions de gaz à effet de serre. Le DPE doit être réalisé lors de la construction, de la vente ou de la location d’un bien immobilier et est valable pendant dix ans.

Le cadre réglementaire du DPE

Le DPE est encadré par la loi Grenelle II du 12 juillet 2010 et par le décret n° 2021-959 du 10 août 2021, qui en précise les modalités d’application. Le DPE est ainsi obligatoire pour tous les logements et bâtiments tertiaires, à l’exception des constructions provisoires, des bâtiments agricoles non chauffés et des lieux de culte.

Depuis le 1er juillet 2021, le DPE est également soumis à l’obligation d’amélioration énergétique, qui vise à inciter les propriétaires à réaliser des travaux pour améliorer la performance énergétique de leur bien. Ainsi, les logements classés F ou G (dits « passoires thermiques ») devront être rénovés pour atteindre au moins la classe E avant le 1er janvier 2028.

Contenu et méthode de calcul du DPE

Le diagnostic de performance énergétique comprend plusieurs éléments :

  • L’étiquette énergie, qui classe le bien selon sa consommation annuelle d’énergie primaire (exprimée en kWh/m²/an), avec une échelle allant de A (très performant) à G (peu performant).
  • L’étiquette climat, qui indique les émissions annuelles de gaz à effet de serre (exprimées en kg CO2/m²/an), avec une échelle allant de A (très faibles émissions) à G (fortes émissions).
  • Les consommations estimées pour le chauffage, la production d’eau chaude sanitaire et le refroidissement du logement.
  • Des recommandations pour améliorer la performance énergétique du bien, avec une estimation des coûts et des gains associés.

Pour réaliser le DPE, le diagnostiqueur utilise la méthode dite « 3CL-DPE« , qui repose sur un calcul tenant compte des caractéristiques du bâtiment (isolation, ventilation, systèmes de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire) et des conditions d’utilisation (températures de consigne, occupation).

Enjeux et perspectives d’évolution du DPE

Le diagnostic de performance énergétique est un levier important pour la transition énergétique. En effet, il permet :

  • D’informer les particuliers et les professionnels sur la performance énergétique des bâtiments, afin de les sensibiliser aux enjeux environnementaux et économiques liés à la consommation d’énergie.
  • D’orienter les choix en matière d’achat ou de location, en valorisant les biens performants sur le plan énergétique.
  • D’inciter à la rénovation énergétique, grâce aux recommandations et à l’obligation d’amélioration énergétique pour les logements les moins performants.

Le DPE est ainsi un outil essentiel pour atteindre les objectifs fixés par la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte, qui vise notamment à réduire de 40 % la consommation d’énergie primaire des bâtiments existants d’ici 2030. Pour renforcer son efficacité, le DPE pourrait évoluer vers une certification obligatoire de la performance énergétique, avec des exigences renforcées en termes d’information et de transparence. Par ailleurs, des mesures incitatives (aides financières, dispositifs fiscaux) pourraient être développées pour encourager les travaux de rénovation énergétique.

Au-delà de ces enjeux nationaux, le diagnostic de performance énergétique s’inscrit également dans une perspective européenne, avec la directive sur la performance énergétique des bâtiments (2018/844/UE), qui prévoit notamment la mise en place d’une certification énergétique comparable entre les États membres et une obligation de rénovation globale pour les bâtiments publics.

Ainsi, le DPE constitue un outil majeur pour accompagner notre société vers une transition énergétique réussie, en agissant sur l’un des principaux leviers que sont les bâtiments. Il est donc essentiel de continuer à améliorer sa fiabilité et sa pertinence, afin de permettre à chacun de contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique et à la préservation de notre environnement.